dimanche 7 novembre 2010

L'âme espagnole: Sublime Andalousie!

Samedi, 30 octobre 2010
Après les chaudes vacances du Québec, revenir en Suisse me ramène assez rapidement dans la réalité; le retour au travail et les préparatifs du déménagement à notre nouvel appartement remuent les méninges un peu plus qu'attendu. Heureusement qu'une semaine de vacances nous attend pour se dépayser. Avec Anne-Marie, Jacynthe et Nicolas, nous sommes actuellement à Malaga en Espagne avec le premier vol du matin. Pour s'assurer de ne pas le manquer, hier soir, nous avons couché à l'Hôtel NH près de Genève-Aéroport après un excellent souper à L'Olivier, l'un des nombreux restaurants de la place. Donc, aujourd'hui, nous sommes en forme pour débuter notre journée. D'un commun accord, nous louons une voiture pour profiter de notre séjour au maximum. La température fraîche du matin et du soir nous oblige à s'habiller chaudement. Ce qui ne nous empêche pas de nous vêtir plus légèrement au milieu de la journée car le soleil est bon et chaud. Juste pour se situer, Malaga est une ville située au sud de l'Espagne, dans la région de l'Andalousie. Située à l'embouchure du fleuve Guadalmedina, cette vaste agglomération (un peu plus d'un demi-million d'habitants) est dominée par le Gibralfaro, la «colline du phare» encerclée d'une muraille du XIVe siècle. Malaga, ville principale du littoral méditerranéen intéresse beaucoup et attire des touristes en abondance par sa situation géographique, son climat, la magnifique architecture de ses monuments, son ambiance animée, ses tapas(cela dépend où) et ses plages qui la bordent en lisière. Puisque la saison ne s'y prête pas vraiment, en ce moment, nous ignorons ces dernières et nous priorisons, plutôt, le côté culturel de la ville. Nous débutons notre escapade par le Castillo de Gibralfaro, perché sur les hauteurs de la ville. Édifié au VIIIe siècle par l'émir de Cordoue, Abd ar-Rahman 1er, puis reconstruit au XIVe siècle lorsque Malaga était le port principal de l'émirat de Grenade, le château servait à l'origine de phare et de caserne, semble-t-il. Il n'en reste pas grand-chose à l'intérieur du château mais, en effet, le chemin de ronde offre une vue spectaculaire sur Malaga. De là-haut, nous pouvons observer différents points de vue qui se présentent à nous comme l'arène de «La Malagueta», la cathédrale La Manquita, le petit théâtre romain etc.. Nous en profitons pour nous ravitailler, quelque peu, avant de poursuivre nos découvertes de la journée. Au pied du Gibralfaro, nous nous retrouvons devant le palais fortifié des gouverneurs musulmans de l'époque,l'Alcazaba. Il parait que le roi Badis de la dynastie ziride de Grenade,le fit construire à l'époque où Malaga devint une taïfa(royaume de l'Espagne mulsumane tardive) indépendante. Il existait, semble-t-il, déjà une construction au même endroit, palais conçu aussi pour la défense, qu'il fit agrandir et réformer à partir de la deuxième moitié du XIème siècle. Son caractère singulier est dû à l'accumulation de ses éléments défensifs, un triple cercle de murailles, des portes en angles,barbacane,-corocha-, tours de guet,mâchicoulis et chemins de ronde qui rendent l'intérieur imprenable. Avant d'entreprendre cette belle découverte pourquoi ne pas déguster ces amandes grillées si délicieuses que nous ne pouvons y résister? Puis, nous nous dirigeons vers la Alameda Principal(l'allée principale) où nous passons devant la façade baroque du palais épiscopal avant de se retrouver à la cathédrale surnommée La Manquita en raison de l'un des deux clochers inachevé. Selon les écrits, sa construction s'est effectuée sur 200 ans au début du XVIème siècle. Le projet initial était trop ambitieux et fut suspendu. Cela devait être tout un projet car la voûte de l'édifice s'élève à 40 m au-dessus du sol. Les allées ouvrent sur 15 chapelles garnies de superbes retables et d'une quantité d'oeuvres d'art du XVIIème siècle. À la sortie de la cathédrale, sans trop se méfier nous nous retrouvons devant un guet-apens; un groupe de femmes nous abordent en nous offrant des oeillets qu'elles voulaient plutôt nous vendre avec insistance...de cette manière, elles ont gardé leurs oeillets...Donc, attention! Nous méritons bien une petite pause, pourquoi ne pas essayer les fameux tapas qui sont des petits plats apéritifs espagnols; l'une des spécialités de la région. Comme première expérience, nous sommes légèrement déçus mais comme dit Jacynthe: « la bière est bonne». Hi!hi! L'après-midi avance bien et nous sommes au musée de Picasso qui vaut la peine de s'y arrêter et d'admirer sa remarquable collection d'oeuvres. À la sortie, nous passons devant l'endroit où il est né. Cette journée bien remplie nous ramène à l'Hôtel Venecia, notre gîte pour la nuit. Pas évident d'accéder au parking; il nous faut du temps pour y arriver. Exténuée, Jacynthe préfère se glisser aussitôt dans son lit tandis que nous allons souper au Marionnaud. C'est un excellent choix.
Dimanche, 31 octobre 2010
Ce matin, nous quittons Malaga en longeant la Costa Del Sol. Nous nous dirigeons vers Ronda où un arrêt s'impose. Elle est située dans la zone la plus nord-occidentale de la Province de Malaga, dans un bassin entouré de montagnes d'une altitude moyenne. Cela lui confère un caractère inacessible, et ses caractéristiques climatiques, hydrologiques et son sol ont été déterminants au cours de son histoire. Ronda est une des villes des plus anciennes d'Espagne dont les origines remontent à la Préhistoire. Le temps nous manque pour visiter l'un des plus importants vestiges, la «Grotte de la Pileta», véritable relique de l'art rupestre andalou ainsi que de nombreux restes de monuments mégalitiques,comme le célèbre «El Dolmen del Chopo» et d'autres vestiges de l'époque romaine dispersés dans la contrée. L'héritage culturel musulmane est plus perceptible à Ronda et ses alentours. Cela s'explique par l'importance que Ronda était à l'époque, la capitale de l'une des cinq Coras de al-Andalus. C'est avec la conquête de la ville (en 1485) par les Rois Catholiques que s'est produit une nouvelle réorganisation culturelle et physionomique. Mais, il parait que c'est au XVIIIe siècle que Ronda s'est caractérisée de façon définitive dans le contexte de l'Andalousie. C'est aussi, à cette époque que l'on construit«le Pont Neuf» et des constructions emblématiques telles que les arènes. De plus,c'est à partir du XIXe siècle que se forge le côté romantique de la ville dans laquelle le banditisme et le tauromachie devient comme symbole de sa culture traditionnelle selon mes recherches. À notre arrivée, nous sommes impressionnés par la hauteur de cette ville juchée sur cette crête calcaire. Et ce pont si majestueux, construit sur la rivière Le Guadalevin, relie l'ancienne partie à la nouvelle. Puisque nous sommes environ à 700 mètres d'altitude, le vent et la pluie sont de la partie...et ce n'est pas chaud. Le temps de prendre quelques photos et nous nous retrouvons dans un pittoresque restaurant, le Casa Santa Pola. Ayant choisi un repas gastronomique typique, nous sommes bien servis. De là, la vue est magnifique. Après cette longue pause, à la sortie du restaurant, Jacynthe et Nicolas se dirigent vers le haut pour reprendre le chemin principal tandis qu'Anne-Marie et moi, trop curieuses de découvrir ce qui se passe dans le bas, nous nous dirigeons au chemin inverse. Quelle découverte! Nicolas vient nous rejoindre et nous avons pris plaisir à observer ces falaises spectaculaires avec ces constructions bâties à travers ce relief. C'est le temps et un froid de canard qui nous ramènent à la voiture. Nous continuons notre chemin jusqu'à Séville, notre point d'arrêt pour deux nuits. Arrivés vers 18h30, nous finissons par trouver un stationnement à l'entrée de la ville et nous partons à la recherche d'un hôtel nous permettant les premières explorations de la ville. Il fait déjà noir. Enfin! L'hôtel Reyes Catolicos nous convient. Le temps de se restaurer et nous ne nous laissons pas prier pour se glisser sous les draps. Bonne nuit!
Lundi,1er novembre 2010
Ce matin, le soleil est parmi nous. Sachant que Séville est la capitale de sa province et de la communauté autonome d'Andalousie, qu'elle occupe la quatrième place en importance par son agglomération qui compte de nos jours environ 700'000 habitants et que nous y sommes pour 2 jours seulement, nous débutons par un tour de ville nous donnant une vue d'ensemble de cette flamboyante et romantique cité. Malheureusement, nos écouteurs sont défectueux et nous sommes dans l'impossibilité de comprendre les commentaires reliés à ce que nous voyons. Même sans mot, nous pouvons admirer l'architecture de ces monuments magnifiques qui respirent l'héritage culturel de cette ville. Nous débarquons à notre point d'arrivée à la place «Torre Del Oro» qui signifie la «Tour de l'Or». Mes brèves recherches ne me permettent pas de vous préciser son rôle dans le passé sinon le dépôt des richesses apportées. Ce que je sais, aujourd'hui, cet endroit est une station maritime où se promènent multiples bateaux offrant différentes croisières sur le Guadalquivir. Ce fleuve qui traverse la ville de Séville eut ses heures de gloire dans le passé. Il faut penser à nos navigateurs qui ont découvert l'Amérique comme Christophe Colomb, entre autres. Nous nous arrêtons devant la cathédrale avec son passé imprégné par la religion, témoin d'innombrables lieux de culte et La Giralda qui est l'ancien minaret de la grande Mosquée. Après la reconquête de la ville, en 1248, la mosquée musulmane fut convertie en cathédrale après des dommages reçus par un tremblement de terre et La Giralda fut préservée. Ayant perdu sa coupole au sommet, elle devint le clocher. Il parait qu'en entrant dans la ville, les troupes chrétiennes du roi Ferdinand III furent émerveillées devant cette beauté. Devenue l'un des plus importants monuments de l'architecture hispano-musulmane,considérée comme le plus grand temple gothique au monde, le troisième temple de la chrétienneté et constituant l'emblème le plus célèbre et le plus symbolique de la ville, La Giralda est déclarée Monument national et inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l'Humanité depuis 1987. Après ce tour de ville rafraîchissant, nous amorçons notre visite à l'intérieur de la cathédrale renfermant des trésors inestimables. La plupart des chefs-d'oeuvre exposés à plusieurs endroits de la cathédrale, ont été réalisés par des artistes du XVIIe siècle, durant l'âge d'or de Séville. De plus, au-delà de la Puerta de los Principes(porte des princes), nous découvrons le tombeau de Christophe Colomb. Dans le coin-est de la cathédrale, nous accédons au passage qui monte au beffroi de la Giralda. L'ascension est facilitée par «des rampes et non des marches-qui avaient été conçues pour que les gardes puissent gravir la tour à cheval...». D'en haut, une vue magnifique s'offre sur la ville. De retour, nous nous dirigeons à l'Alcazar, le Palais Royal. Ce monument, déclaré, aussi, Patrimoine de l'Humanité, est le plus ancien d'Europe qui soit en usage. Le début de sa construction date du Xème siècle sous domination arabe. Ce qui explique divers styles qui se présentent à nos yeux; mudéjar et renaissance. S'ajoute, en plus, ses décorations en stuc qui donnent un décor particulier. Nous prenons un plaisir fou à nous y balader ainsi que dans les différents jardins qui s'y rattachent. L'après-midi avance bien et nous nous retrouvons sur le bord de LA Guadaquivir y prendre l'apéro. Il faut bien se reposer un peu. Un petit détour pour le retour à notre hôtel nous amuse bien. Le temps de nous préparer et nous voilà repartis à EL PATIO SEVILLANO, où nous assistons à un souper-tapas-spectacle de danse FLAMENCO. Quelle soirée qui nous permet d'admirer ce spectacle folklorique haut en couleur! Concernant le souper, nous ne pouvons en dire autant; les lumières très tamisées ne nous permettent pas de bien voir ce que nous avions dans nos assiettes...hi!hi!
Mardi, 2 novembre 2010
Une fois la note de l'hôtel Reyes Catalicos réglée, nous quittons Séville et nous nous dirigeons en direction de Cordoue. À 110 mètres d'altitude et ses 319'000 habitants, Cordoue est une magnifique destination à découvrir avec ses merveilles architecturales. Entre autres, La Mezquita(Grande Mosquée), symbole d'une culture musulmane raffinée,domine le centre-ville et attire nécessairement chaque jour sous ses arcades des milliers de touristes. Il ne faut pas s'étonner de la candidature de cette ville au statut de Capitale européenne de la culture en 2016 à ce que l'on dit. À notre arrivée, nous sommes à la recherche d'un gîte pour la nuit. Hésitant entre deux, notre choix revient à l'Hôtel Mezquita qui nous semble le mieux. Et c'est le mieux car nous sommes près de tout. Tout juste en face, une terrasse nous attend pour se restaurer et relaxer avant de découvrir cette ville qui nous est encore inconnue. Nous sommes, justement, près de la Mezquita située immédiatement au nord du Guadalquivir,dans la cité médiévale. Quelle histoire cette superbe mosquée: La Mezquita! Impossible de décrire cette splendeur au fil de notre découverte. Et c'est au fil des années et des siècles que cette merveille architecturale est devenue ce qu'elle est, aujourd'hui. À l'origine, selon les chroniques arabes, le site était occupé par l'église St-Vincent. Une moitié de l'édifice fut achetée pour les prières du vendredi, puis l'autre moitié par la suite. La place venant à manquer, la mosquée fut agrandie et s'étendit successivement vers le sud pour répondre à l'accroissement de la population de Cordoue. Des ajouts et certaines destructions se sont succédés selon les croyances des gouvernants des différentes époques. Par exemple, c'est l'édification d'une cathédrale en son centre qui lui a valut l'appellation de «mosquée-cathédrale. Ce lieu de culte chrétien témoigne de ce fait de l'évolution des différents styles et goûs architecturaux, depuis les styles plateresque et Renaissance jusqu'à l'extravagance du baroque espagnole. Majestueusement décorée, la Grande Mosquée évoque l'opulence, le raffinement et la cohabitation pacifique entre musulmans, juifs et chrétiens, tous ayant conribué à enrichir leur cité et sa région de leur culture. Cependant, la réalité semble moins glorieuse car je n'ose pas imaginer les conflits engendrés entre les religions et les classes sociales de son passé. La mosquée n'en demeure pas moins un enchantement. Cette architecture unique et d'une importance majeure. Bâtie sur un plan horizontal, formant «un espace immense et simple où l'esprit libre de vagabonder,pouvait communiquer plus aisément avec Dieu.» Le lieu de la prière musulmane représentait ainsi une allégorie du désert. Un toit plat, orné d'or et de motifs multicolores, les protégeait du soleil. Le Patio de los Naranjos où gargouillaient les fontaines représentait l'oasis. Les arches rayées d'ocre brun et blanc et les 1293 colonnes dont (856 subsistent) qui soutenaient le toit furent pensées pour donner l'illusion d'une forêt de palmiers-dattiers. À l'origine, 19 portes laissaient entrer la lumière dans la mosquée. Les transformations ultérieures par les chrétiens ont assombri l'espace en construisant la cathédrale au centre et la cinquantaine de chapelles érigées sur les côtés. Vous devinez le temps que nous avons pris pour visiter cet endroit inusité. Au sud-ouest de la mosquée, en descendant la Calle Amador de los Rios, nous parvenons à l'imposant Alcazar de los Reyes Christianos( forteresse des Rois Catholiques) situé sur le bord du fleuve Guadalquivir. Selon mes recherches, cette forteresse à l'époque romaine, à l'époque musulmane, l'Acazar faisait partie du palais califal. Après la reconquête chrétienne en 1236 par Ferdinand III le Saint, il devint résidence royale, et fut reconstruit sous le roi castillan Alphonse XI. En 1492, il fut Quartier Général des troupes des Rois Catholiques qui en firent don au Tribunal de l'Inquisition pour devenir plus tard une prison qui ne ferma qu'en 1951. Ajoutés au XVème siècle, ses vastes jardins en terrasses, agrémentés de bassins, de fontaines, d'orangers et de fleurs, sont parmi les plus beaux de l'Andalousie et qui vaut bien le détour. Prolongeant notre promenade, nous nous promenons sur le pont romain restauré à de nombreuses reprises. Il faisait partie, semble-t-il, des remparts médiévaux qui s'allongeaient sur 22 km de long. L'après-midi tire à sa fin et nous continuons notre exploration dans la Juderia qui se trouve dans un quartier juif. Ce charmant labyrinthe de ruelles étroites bordées de maisons blanchies à la chaux aux jardinières chargées de fleurs dont les portes en fer forgé nous invitent à admirer leurs ravissants patios même si la saison ne s'y prête pas trop actuellement. Nous en profitons pour musarder le long de notre balade, arrêtons pour nous acheter quelques souvenirs et notre choix s'arrête au restaurant La Mesquita. Après s'être régalés, nous ne tardons pas à rentrer avec la tête plein de beautés de la journée.
Mercredi, 3 novembre 2010
Ce matin, nous avons peine à quitter notre hôtel. Cet endroit charmeur accroche nos yeux admiratifs sur la beauté simple et particulière de cet hôtel. Après le déjeûner, nous voulons retourner dans la Juderia, ce quartier labyrinthique. C'est le cas de le dire; nous avons mis un certain temps à retrouver la Calleja de las Flores, l'allée des fleurs. C'est la rue la plus célèbre du quartier en raison de la belle perspective, qu'elle offre, avec le clocher de la Mezquita qui se découpe au bout de l'étroite ruelle. Nous voulons l'admirer au grand jour comme nous l'avions observé la veille au soir. Aujourd'hui, c'est congé de conduite auto pour Nicolas et c'est Anne-Marie qui propose de prendre le volant. Maintenant, en route vers Grenade. Nous y mettons environ deux heures et quelques poussières pour s'y rendre où nous traversons des grands champs d'oliveraies avant que se dessine, sous nos yeux, la Sierra Nevada à l'horizon. Située au pied de cette belle chaîne de montagnes et au confluent de trois rivières, le Beiro, le Darro et le Genil, Grenade se situe au sud-est de l'Andalousie. Cette ville espagnole qui compte, aujourd'hui, environ 258'000 habitants, se trouve la capitale de la province de Grenade. À 738 mètres d'altitude, elle semble montagnarde tant les sommets enneigés de la Sierra Nevada sont proches mais il est facile de rejoindre les plages de la côte pour la journée puis rentrer à temps pour profiter de la marcha(vie nocturne) de la ville selon les dires. Le temps nous manque pour nous rendre à ces endroits environnants. Nous nous contentons de visiter la ville et les alentours. Pour débuter, nous nous logeons à l'hôtel Guadelupe pour deux nuits à proximité de l'Alhambra que nous visiterons demain. Après s'être restaurés à l'un des restaurants du coin, et comme l'après-midi est bien avancé, nous débutons notre exploration en empruntant un joli sentier aménagé qui nous mène directement au centre-ville. Nous nous retrouvons sur la Plaza Nueva,une belle grande allée où nous longeons le Rio Darro qui coule également entre l'Albaicin et l'Alhambra. Voulant nous rendre aux murailles visibles, à l'horizon,que nous n'atteindrons pas, nous nous dirigeons vers le Sacromonte, réputé pour sa tradition du flamenco attirant les touristes dans les discothèques et les amateurs dans les écoles de musique. Ce quartier essentiellement gitan est situé au nord-est de l'Albaicin. Ne vous méprenez pas, nous nous baladons et nous pénétrons dans le plus vieux quartier de Grenade qu'est l'Albaicin. Nous pourrions décrire cet environnement comme une sorte de village à l'intérieur de la ville. Au fait, l'Albaicin, un modèle établi par les souverains musulmans avant le XIIIe siècle est un dédale de ruelles escarpées aux ravissantes maisons style carmen ( de l'arabe karm signifiant «jardin»: grandes demeures dont le jardin est entouré d'un mur d'enceinte). Nous prenons plaisir à nous perdre dans ce décor inusité où nous gravissons la colline en traversant plusieurs places pour finalement arriver, en fin de journée, au Mirador San Nicolas. Le coucher de soleil est magnifique et quelle jouissance de profiter de cette vue spectaculaire sur l'Alhambra et la Sierra Nevada. La nuit tombée, nous revenons au centre-ville pour se restaurer avant de rentrer. En route, nous nous arrêtons au restaurant Las Cuevas sur la Caldereria Nueva, un restaurant typique et convivial. Nous avons très bien mangé et jamais je ne pourrai oublier le goût succulent de leurs olives; les meilleures goûtées jusqu'à présent.
Jeudi, 4 novembre 2010
Ce matin, nous sommes devant les portes de l'Alhambra et sommes prêts à découvrir son univers qui nous est encore mystérieux. Je comprends que cette splendeur musulmane soit inscrite et abrite l'un des plus beaux sites d'Europe, inscrit également au patrimoine mondial de l'UNESCO. D'après vous, que veut dire l'Alhambra? D'origine arabe, il signifie al-qalaiat al-hamra( citadelle rouge). Le premier palais fut construit par Samuel Ha-Nagid, grand vizir juif de l'un des sultans zirides du XIe siècle selon mes recherches. Puis, c'est aux XIIIe et XIVe siècles, que les émirs nasrides transformèrent l'endroit en un palais-forteresse jouxtant une petite cité dont il ne reste que des ruines. Après la reconquête chrétienne, la mosquée de l'Alhambra fut remplacée par une église et le Parador de Grenada fut construit. Charles Quint, petit-fils des Rois Catholiques, fit détruire une aile des palais pour édifier un immense palais Renaissance, le Palacio Carlo V. Que d'histoires...! Notre imagination prolifère de toutes sortes quand nous apprenons ce que nos ascendants, autrefois, ont vécus, pour résulter, aujourd'hui, à ce qui reste de cet ensemble de palais, décorés somptueusement avec ces jardins irrigués qui s'élèvent au-dessus des cyprès et des ormes. Ce n'est pas étonnant que ce décor splendide a inspiré de multiples légendes dont Washington Irving, écrivain américain, fut l'auteur de Les contes de l'Alhambra suscitant ainsi, partout à travers le monde, la curiosité de venir découvrir ces lieux célèbres. L'étendue du complexe est trop grand pour prendre le temps d'admirer tout ce qui se profile sous nos yeux mais nous avons quand même le temps d'admirer le Palacios Nazaries, le palais central considéré comme le plus bel édifice de l'Alhambra. Ses pièces et ses patios aux proportions parfaites mêlent harmonieusement, espace, eau et verdure. Nous nous émerveillons devant ce rafinement de cette architecture mauresque avec ses mosaïques, ses voûtes alvéolaires et de ses stucs subtilement ouvragés. Nous nous dirigeons vers l'Alcazaba, la partie la plus ancienne du site dont il ne reste que les remparts et plusieurs tours. Nous nous retrouvons au sommet de la Torre de la Vela(tour de guet). C'est sur la terrasse supérieure que la croix et les bannière de la reconquista furent hissées en 1492. Une courte visite au Palais de Carlos V détonne dans le cadre de l'Alhambra. Ce monument carré cache une cour ronde de deux étages entourée de 32 colonnes où se trouve à l'intérieur le musée de la Alhambra et celui des Beaux-Arts. Drôlement organisé et en raison d'un nombre incroyable de visiteurs, malheureusement, nous n'avons pu découvrir l'environnement du Generalife mais nous avons, quand même, pu traverser une partie des allées. Cet endroit signifiant «jardin de l'architecte» était en quelque sorte le palais d'été de l'émir. La pause- repos est arrivée et un petit goûter est apprécié sur la terrasse à proximité. L'après-midi avance bien et nous nous promenons dans les rues de la ville avant de se retouver devant la Capilla Real(chapelle royale), la cathédrale de Grenade, dernière demeure du roi Ferdinand et de la reine Isabelle. Ce bâtiment baroque de l'extérieure donne un style Renaissance à l'intérieur...Nous ne pouvons qu'admirer le talent de ces chefs-d'oeuvres. Le temps passe si vite que nous, voilà, à la recherche d'un restaurant pour le dernier souper de notre voyage. Le Restaurante Campanario est un choix qui nous plait. Non seulement, nous nous régalons mais l'originalité de la présentation de leurs plats nous amusent bien. C'est un joyeux moment qui clôture ce beau voyage en Andalousie que nous garderons encore longtemps dans nos mémoires.
* merci pour informations recueillies dans les différentes brochures locales ainsi que dans Lonely planet, Andalousie