Sur le plan personnel
Par l'entremise
d'amis, j'ai la chance de partager un appartement situé sur la rue Louis-Ruchonnet avec mon «coloc». Natif de Caraquet au New-Brunswick , après avoir débuté son cours infirmier à Rimouski, par la suite, celui-ci gradue en soins infirmiers au Collège de Limoilou et après avoir travaillé au CHUL et ANAPHARM à Québec,Yann travaille en Suisse depuis déjà 3 ans. À proximité de la Gare et à environ 20 minutes de marche se trouve le magnifique Lac Léman. En ce moment,une des réalités de ma vie comprend un imprévu qui m'oblige à composer avec mes boìtes et valises jusqu'à la mi-novembre car la «coloc» qui devait partir a décidé de prolonger son séjour. Cet élément me permet de prendre le temps de réfléchir au nouveau décor qui naîtra à son départ et de flirter avec mes idées créatrices.Mon trajet pour me rendre au CHUV
C'est un plaisir que de marcher 20 minutes pour monter au CHUV. Je dirais plutôt que c'est un excellent exercice pour le «cardio». Et 20 minutes pour y descendre après 12 heures de boulot,c'est un réel plaisir! Que de mieux pour évacuer les toxines de la journée! Donc, je débute à l'entrée de mon bloc-appartement!
Je traverse ce passage piétonnier tout près de chez-moi. Je vous dit que les Suisses sont très disciplinés. Ils arrêtent automatiquement dès qu'ils aperçoivent des piétons. Cela n'empêche pas de s'assurer que le véhicule a vraiment l'intention d'arrêter...on ne sait jamais!
Puis je monte ces 40 marches d'escalier pour arriver à l'entrée d'un «Parking » de voitures que nous voyons en arrière-plan. De là, je prends l'ascenseur jusqu'au 5ième étage...
C'est le Parking Montbenon. De cette sortie,je me retrouve dans un parc magnifique d'arbres et d'aménagement foral. Mais quelle surprise qui apparait devant nous! C'est le Lac Léman entouré de ces belles montagnes parfois visibles (surtout l'été) et invisibles avec vue de l'autre rive; la partie française...une photo s'impose
, je sais mais cela viendra...Après avoir longer cette promenade qui mène encore à un escalier...
...juste au-dessus, apparaît le Palais de Justice!
...puis je continue dans cette direction...
...tout en longeant cette ruelle...
...je me retrouve devant Le Palace, Hôtel *****.
Au bout de cette rue descendante et après avoir traverser une croisée de rues adjacentes ...
...je débute l'ascension de ces rues en pavé bordées de cafés et de boutiques...
...il y a même un McDonald?!!
Puis, au bout de cette
rue, j'ai à nouveau une traverse à piétons...
Puis, je continue à monter dans cette rue piétonne...Comme partout ailleurs, il y a des travaux routiers reliés au
projet d'un rajout du métro qui se réalisera au printemps 2008...
...j'arrive à la Place de L'Ours dont la pente se fait sentir; elle monte lentement mais constamment
Enfin! Je suis arrivée au CHUV(Centre Hospitalier Universitaire Vaudois)... à l'endroit où je travaille au niveau 5: c'est principalement l'étage des urgences et des soins intensifs . Celui de l'accueil , de la cafétéria et de d'autres services est au niveau 8.
À notre arrivée: «Bienvenue aux Hospices-CHUV» nous a dit le directeur nous mentionnant que notre entrée dans nos fonctions nous amène dans le monde passionnant de la santé et dans le côtoyement des professionnels venant d'horizons multiples.
Finalement, je découvre que ce n'est pas uniquement un bâtiment mais plusieurs à proximité recouvrant un immense quadrilatère surnommé La Cité hospitalière.
C'est la plus grande entreprise du canton par le nombre de collaborateurs(plus de 7000).Ils participent à la formation des soignants de demain et aux recherches cliniques qui permettront de développer de nouveaux traitements.Ils assurent aussi- et surtout - un rôle particulier de service public à la population . Donc, le CHUV a triple mission...
Le CHUV dénombre 1300 lits et 37700 patients hospitalisés. Le pourcentage moyen d'occupation est 89.8% environ. Pour ceux ou celles friands de statistiques:la durée moyenne de séjour est; activité somatique aïgu: 8.8 jrs, activité de réadaptation:20.6 jrs, activité pschyatrique:24.4 jrs...les patients traités à l'urgence sont de l'ordre de 32000/année...etc.En 2006, le budget global était d'un milliard de Francs suisses et il fut versé un montant de 730 millions en salaires...
Le directeur nous faisait part, aussi, de la réflexion actuelle où il y a danger quasi permanent de l'hôpital en raison du vieillissement, de nouveaux modes de financement et de concurrence, de la réforme des hôpitaux universitaires(Genève,Berne,Zurich, Bâle et Lausanne- réflexion en cours pcqu'inégalité des ressources...???) etc...J'arrête sur cette envolée pour vous faire part de mon intégration depuis mon arrivée.
Je voulais relever un nouveau défi, je suis bien servie...Il est difficile de s'imaginer que nous parlons français mais que nous ne tenons pas le même langage. J'ai eu, parfois, l'impression d'apprendre une nouvelle langue, un nouveau jargon avec cette nomenclature si différente sur tous les plans autant environnemental qu'organisationnel(ex. anodin: statif=tige à soluté, BPCO=MPOC,etc...)sans compter la nomination des médicaments ( ex. primperan=gravol,dafalgan=acétaminophène,brufène-ibuprofène,etc...)...j'avoue que je fais acte d'humilité; d'experte à novice...J'ai dû développer de nouveaux réflexes à certaines techniques de soins...l'achalandage est énorme...il est régulier d'avoir 3-4 salles de déchoc par jour à part les 13 «box» qui se vident et se remplissent...il peut arriver qu'il y ait une infirmière pour 3 patients instables et non l'inverse...Aussi, il n'y a pas d'urgentologues comme nous sommes habituées au Québec. Les infirmier(es) ont d'énormes responsabilités et c'est très protocolé...il y a deux équipes à qui nous devons référer; la chirurgie ou la médecine. Il se trouve pusieurs assistants qui doivent avoir la confirmation du patron. Heureusement qu'il y a aussi un médecin hospitalisateur qui vient porter main forte parce que des délais se présentent...
J'avoue m'être posée la question suivante: «c'était quoi, l'idée déjà??? Même si mon premier mois fut difficile , je trouve cela malgré tout très intéressant d'observer cette façon de soigner qui diffère de la nôtre.Ce que j'aime aussi, c'est la formation continue me permettant d'être à jour et mieux performante...Aujourd'hui, je me sens de plus en plus à l'aise et je vais prendre le rythme... Ce qui n'a pas changé,c'est le plaisir de soigner les patients qui m'offrent, à leur tour, leurs sourires ou leurs remerciements. C'est cette récompense qui me carbure pour continuer...
