jeudi 6 mars 2008

À la découverte des Grisons! Destination St-Moritz!

Lundi, le 3 mars 2008
Certains se demanderont que sont les Grisons? Pour répondre à cette question, grosso modo, les Grisons constituent le 18ième Canton de la Suisse qui compte 212 communes dont 138 sont officiellement allemandes(65%), 49 romanches(23.1%) et 25 italophones(11.7%). Ce canton est situé dans les Alpes à l'est du pays, soit au sud des cantons de St-Gall,Glaris et Uri, au sud du Liechtenstein( petite principauté) et de l'Autriche,à l'est du canton du Tessin et au nord de l'Italie. Le canton des Grisons est le plus étendu des cantons suisses(7105km2-17.5%) mais c'est aussi celui dont la densité démographique est la plus faible(2.5%). Sa population est de 187,000 habitants et sa capitale est Coire(en allemand: Chur).
Ce canton est le plus important des 7 cantons de l'est de la Suisse avec ses régions montagneuses dont les paysages idylliques séduisent les touristes en quête d'authencité.Ces touristes du monde entier affectionnent les multiples stations des sports d'hiver qui s'offrent à eux en saison hivernale et des nombreux sentiers de randonnée à parcourir pour les adeptes de la marche en saison estivale.
Cette région montagnarde offre une diversité inégalée en Suisse avec ses 150 vallées, ses 600 lacs et ses multiples cols. C'est aussi une région d'élevage avec ses nombreux pâturages où paissent les troupeaux qui produisent le lait nécessaire à la production des délicieux fromages suisses. L'économie porte donc sur l'élevage et le tourisme.
Jour-1
Avec quelques jours de congé, Anne-Marie et moi , voulons faire du ski à St-Moritz. Pour s'y rendre nous choisissons de prendre le Glacier Express. C'est un fabuleux voyage avec ce train qui nous emmène du Valais en Engadine qui dure environ 6 heures. La réservation est obligatoire. Le service de restauration est excellent quoique le prix n'est pas à la portée de toutes les bourses. Ce fameux train nous fait découvrir des lieux célèbres, des vallées enchantées, des sommets enneigés, des parois abruptes, des villages paisisbles des châteaux, des abbayes et des monuments pittoresques. Nous traversons des hauts de cols vertigineux et d'imposants viaducs au travers de profonds tunnels et de gorges sauvages; c'est incomparable!

Bienvenue St-Moritz!
Renommée pour son chic, son élégance et ses exclusivités sur une ambiance cosmopolite, St-Moritz est située sur le versant sud des Alpes, à 1856m d'altitude, au coeur de la région des lacs de la Haute-Engadine.
Nous, voici, arrivées à St-Moritz vers les 18h.La brunante s'approche et nous ne savons pas encore où nous allons coucher. N'ayant pas fait de réservation d'hébergement, avec l'assurance d'Anne-Marie, j'avoue avoir été inquiète légèrement quand je ressens des frissons et surtout que la veille, il restait peu de places lorsque j'avais vérifié sur internet. Le bureau de l'Office touristique est fermé. J'avise, avec un ton pince sans rire,Anne-Marie que je ne veux pas coucher dehors sous les étoiles . Un sourire apparait quand devant nous s'affiche un immense panneau indiquant la liste de tous les hôtels avec leurs coordonnées. Il s'agit d'en choisir un, nous pesons sur un bouton et nous sommes reliés automatiquement à leur réception. C'est génial! Les Suisses ont une qualité d'organisation exceptionnelle. Il fallait y penser. Donc, après le 2ième appel, nous optons pour le premier choix;l'Hôtel Bellaval. C'est un rapport qualité-prix qui nous convient.Nous réservons pour 3 nuits. Que demander de mieux, nous n'avons qu'à descendre quelques marches et longer un court tunnel et nous sommes arrivées. En plus d'être à proximité de la Gare, sur le bord du lac, la table d'hôte offre de succulents plats régionnaux. Après une bonne douche, nous roupillons profondément dans ces lits très propres,douillets et confortables. Ce fut une belle journée remplie!
Jour -2
Le soleil nous accueille gaiement au réveil avec un délicieux déjeûner. Anne-Marie se prépare pour le ski mais malheureusement pour moi, c'est autre chose. Le rhume banal que je traînais s'est transformé en vilain virus qui m'a obligé à modérer mes transports(expression de chez-nous). J'accompagne Anne-Marie au téléphérique désigné et lui souhaite bon ski. Je la regarde partir puis j'en profite pour explorer les alentours. Je me promène le long des rues et je me rends au Musée de Segantini. Ce musée est consacré au peintre Giovanni Segantini qui passa les cinq dernières années de sa vie en Engadine. J'étais intéressée à visualiser ces peintures exposées. Pas de chance, je me suis retrouvée la porte barrée. Alors,sans me décourager,je me rends au Musée de l'Engadine pour m'imprégner du mode de vie et d'habitation de jadis de ces gens de la place. Vraiment pas de chance;je suis arrivée environ 30 minutes avant la fermeture et madame ferme de midi à 14 heures. Comme la visite dure une heure,je reporte mon retour à plus tard. Je suis mieux d'aller me coucher me dis-je. Consolation,sur le chemin de l'hôtel, j'admire de belles constructions coquettes avec leur charme du coin.
Le climat de St-Moritz est renommé pour son climat légendaire «sec et pétillant comme du champagne» et le soleil brille en moyenne 322 jours par an , à ce qu'on dit. Je suppose que nous sommes dans les jours gris. Je me sens transie et je me croirais au Québec. Je ne sais pas comment est-ce là haut, au ski, mais, ici, c'est humide et très froid. Après une bonne sieste, je repars à la découverte du coin. À tout hasard, je croise Anne-Marie qui revient du ski.C'était beau au début mais le brouillard,le vent et la neige se sont mis de la partie; résultat:les conditions sont dangereuses. Donc, continuons ensemble à flâner dans les rues. Nous apercevons en face de l'Hôtel Kulm, une tour légèrement penchée. Mes recherches m'indiquent qu'elle date du 13ième siècle et faisait partie de l'église St-Mauritus, démolie en 1890.
Il fait bon rentrer à la chaleur et nous nous préparons pour le souper. Nous n'oublierons pas la gentillesse d'un monsieur allemand-canadien assis à proximité de notre table. Il vient nous saluer à chaque fois. Nous l'avions surnommé «Einstein» étant donné sa physionomie ressemblante. Depuis près de 28 ans, il vient faire du ski à St-Moritz. Il est là pour une semaine. Couchées tôt, nous faisons le plein d'énergie malgré ma toux persistante qui m'éveille souvent. Si je vais mieux demain, j'essaierai le ski mais nous déciderons au matin selon la température.
Jour -3
Au réveil, nous voyons bien qu'il faut oublier le ski pour aujourd'hui.Notre plan B est aussi intéressant, sinon plus, compte tenu de mon état actuel. Nous prenons le train pendant environ une heure où nous apercevons le paysage varié avec ses petits villages éparpillés dans la vallée avant de se rendre à Scuol. Sur la photo de droite, c'est Susch,l'unique village traversé par l'Inn. Dans la littérature, il est noté qu'il forme avec le col de la Fluela et le tunnel de Vereina le seul noeud de circulation routier vers le nord-ouest.Il est situé à 1430m d'altitude. Quant à Scuol,l'endroit où nous allons est un petit village situé à 1250m d'altitude. Avec sa culture romanche, il fait partie des joyaux de la Basse-Engadine.
Le centre de ce village se compose de deux anciens quartiers pittoresques bien conservés, Scuol Sura(haut) et Scuol Sot(bas).Il est aussi un bastion de la culture romanche.Scuol regorge de maintes possibilités;des activités sportives, des nombreus rituels de bain, goûter aux plaisirs culinaires et respirer à pleins poumons l'air pur de la montagne.
Scuol est considérée comme la reine des stations thermale alpines. Et c'est à cet endroit où nous passons très sagement le reste de l'après-midi. Anne-Marie choisit un bain romain irlandais. C'est un rituel tout particulier qui l'attend:l'alternance des températures dans les bains de vapeur et d'eau froide, les massages et le repos sans contrainte. Quant à moi, je choisis le 3h de liberté où je peux déambuler où et quand je veux;soit le grand bassin intérieur ou extérieur, le jacuzzi à côté, différents bains salés à des températures contrastantes, les saunas etc. À « Bogn Engiadina Scuol », on vient pour ressourcer son corps, son esprit et son âme selon la littérature. J'écoute,donc, mon corps qui se prélasse dans le bassin extérieur où je peux respirer l'air pur de ces belles montagnes tout en les admirant avec cette sensation de bien-être dans la chaleur de cette eau en alternance avec des siestes dans ce grand solarium jusqu'à ce qu'Anne-Marie arrive.
Inutile de dire comme nous avons bien dormi sauf après avoir passé un mauvais quart d'heure. Cela fait à peu près une heure que nous sommes couchées. Comme ma toux ne lâche pas et ne voulant pas trop déranger Anne-Marie, l'idée me vient de prendre des bonbons au miel dans ma sacoche. À ma grande surprise, je ne la trouve pas. À chercher comme une souris dans la chambre avec une petite lumière de ma lampe de poche, Anne-Marie se réveille, se lève d'un bond et se met à chercher avec moi. Nous virons la chambre à l'envers pour ne rien trouver. Me rendant à l'évidence, je descends en pyjama à la réception. Malgré ma voix éraillée et quasi éteinte, je m'exprime en anglais:« I have a problem, I lost my burse». Heureusement que ces gens italo- romanches comprennent un peu l'anglais. En gesticulant et en regardant dans la direction où je m'étais assise quelques heures plus tôt, je retrouve avec eux ma fameuse sacoche. Inutile de vous dire que le sourire de nos visages est universel. Tout heureuse de l'avoir retrouvée,nous pouvons enfin plonger dans notre lit où le sommeil n'a pas tardé à arriver.
Jour-4
Ce matin, il fait beau soleil! Quel dommage, c'est aujourd'hui que nous repartons. Ça nous chatouille de ne pouvoir faire du ski mais ce n'est que partie remise. Au petit déjeûner, «Einstein», malheureusement je perds son nom,est venu se joindre à nous. À travers nos conversations,nous apprenons que ce gentil retraité avait enseigné à McGill en géologie. Cela explique, en partie, qu'il demeure 6 mois au Canada et les 6 autres en Allemagne . Nous nous sommes salués, puis nous reprenons le chemin du retour.
Cette fois-ci, nous empruntons le train ordinaire avec un trajet différent avec d'autres paysages aussi jolis et époustoufflants.Il est temps d'entrer parce que je me mets à saigner du nez abondamment à l'embarcation du train; signe de repos imposé. Avec les bons soins d'Anne-Marie, je réussis à contrôler mon saignement et à la faire rire. Nous passons par Zurich où nous nous séparons parce qu'Anne-Marie se rend à Moutier tandis que moi, je rentre à l'appartement.
C'est bien partir mais c'est aussi un plaisir que de revenir! Surtout que je suis bien accueillie à la maison. Yann m'attendait avec mes biscuits hollandais préférés et son thé aux fruits en attendant le souper qu'il avait bien mijoté. Un bon bain à l'huile de lavande ! Quelle détente!

1 commentaire:

Manüe et Ray a dit…

Avec des rapports de voyage comme celui là on a l'impression pure de visiter avec toi. Quel plaisir!! En plus tes photos sont toutes superbes. Même avec un ciel gris, les petits villages montagnards suisse sont vraiment magnifiques. Et que dire de ta description des trains. Si on pouvait découvrir ce que veut dire "système féroviaire" ici au Canada.... Repose toi, soigne ton vilain rhume et surtout continue de nous faire partager tes belles découvertes.
bisous
Manüe